Flâner dans les vignes du Saint-Joseph

Depuis une dizaine de jours, le déconfinement (enfin le troisième ..) est devenue une réalité. Finie les excursions limitées à 10 km autour de chez soi. Pour ma part je l’avoue, j’en ai peu souffert, étant donné que je m’étais prévu un planning sympa de « trucs que je ne prend jamais le temps de faire d’habitude car ils sont trop près de chez moi« . Malgré tout on ne va pas se mentir, c’est chouette de pouvoir aller un peu plus loin…
Et pourtant, notre balade du jour nous emmène à quelques kilomètres de la maison, dans les vignes de la vallée du Rhône, celles de l’AOC Saint-Joseph. Et si vous me suivez régulièrement, vous savez combien j’aime ces balades au milieu des vignes.

Les vignobles de l’AOC Saint-Joseph

Je ne vais pas vous faire l’affront d’un nouvel et énième article sur le Saint Joseph, parce que fidèles que vous êtes vous avez sans doute déjà lu celui Des collines du Saint-Joseph (mais enfin si ce n’est toujours pas le cas, tu peux toujours te rattraper). Et puis il est réputé ce vin de chez nous, alors non cette fois je vais plutôt me concentrer sur autre chose. Lors de cet autre article, j’avais mentionné à la fin une autre zone de production de vignes de Saint-Joseph, dite des Royes, entre les communes de Chateaubourg et de Cornas. C’est donc bien notre destination du jour. A la sortie nord de la commune de Cornas, surveillez bien la petite intersection sur votre gauche, fléchée Les Royes. C’est partie pour une petite route sinueuse.

Le grand défi des vignerons

Cultiver la vigne sans pesticides et sans herbicides, le défi est grand pour cette culture emblématique des vignerons de la vallée du Rhône. Et c’est plutôt la dessus que j’avais envie de mettre l’accent dans cet article. Pour notre plus grand plaisir (des yeux et des papilles), cette méthode de production, bien que beaucoup plus contraignante pour les viticulteurs est également plus naturelle et saine pour nous, consommateurs.

Avouons le, quel plaisir de retrouver les fleurs et herbes se mêler aux pieds de vignes. Dans certains grands vignobles Français on plante des rosiers au bout des lignes afin d’attirer les insectes et pucerons qui seraient sinon susceptibles de s’attaquer aux vignes. En dehors du fait d’être hyper esthétique pour l’œil, c’est surtout un moyen de protection et d’alerte pour les vignerons. En ce moment c’est la saison des coquelicots, et pour les parcelles qui n’ont pas été traitées avec des herbicides, leur apparition est aussi un bonheur pour les yeux (et les appareils photos !)

« Petites bêtes » dans le vignoble

Dans les vignes, les coccinelles sont souvent présentes ! Ces petites « bêtes à bon Dieu » sont un très un bon indicateur de qualité du milieu. Elles sont souvent le signe de l’existence d’une faune au vignoble et d’un respect de l’environnement. Et tout comme les fleurs, on aime tous voir ces petites bêtes crapahuter sur les feuilles de vigne.. un vrai plaisir pour les photographes amateurs comme moi ! Elle se nourrit des acariens et des pucerons de la vigne et certains parasites, ce qui évite l’emploi de traitements chimiques .

En regardant celle ci de plus près, j’ai pu constater ses couleurs inhabituelles. En effet je l’ai trouvé un peu marron-orangé et non rouge comme j’en ai plus l’habitude. Après quelques recherches, j’ai appris que c’était une coccinelle de type Asiatique, importée en Europe dans les années 80 pour son caractère vorace. Elle dévore en effet bien plus que sa lointaine cousine de chez nous (rouge et noire) appelée autochtone. Un bon moyen complémentaire pour éviter les pesticides.

Une culture fragile

J’avais envie de vous parler également des récents évènements subis par les vignerons (d’ici et d’ailleurs). C’est au début du mois d’avril qu’un épisode climatique sans précédent s’est produit et a touché sévèrement les vignes. Après une semaine aux derniers accents de l’hiver, les vignerons ont lutté pendant plusieurs nuits contre le gel qui s’abattait sur leurs cultures. Pendant plus de 3 jours (et 3 nuits), ils ont mis tout en œuvre pour sauver leur production et éviter la calamité naturelle.

Aujourd’hui, on sait qu’ils ont perdu entre 60% et 100% de leur récolte… une catastrophe écologique et économique. Alors plus que jamais, c’est le moment de les soutenir. Rendez nous dans les caves, discutons avec eux pour apprendre à connaitre leur métier, leur passion, celle de la terre. En solidarité avec nos vignerons, achetons local !

Bientôt les récoltes

En attendant les récoltes, les vendanges, qui souhaitons le, serons moins catastrophiques que prévues, profitons encore de ces journées ensoleillées de printemps post confinement, pour admirer les richesses qui nous entourent. Ici les genêts sont en fleurs, les abeilles butinent joyeusement, les lavandes se préparent, les papillons se baladent et les vignes donnent naissance aux raisins, futurs grands crûs.
Si vous n’avez encore jamais gouté un bon Saint-Joseph (mais comment est ce encore possible sérieusement ?), c’est le moment de vous en préoccuper. Nos vignerons ont bien besoin de nous !

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